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Les débuts...

 

Petite, j’ai eu la chance de faire plusieurs voyages en famille. Il me semblait que les gens étaient heureux en vacances et je l’étais aussi. En rentrant, les gens redevenaient gris et moi, je redevenais blème. Quand par la suite j'entendais "les grands" dire à quel point le soleil et le repos leur faisaient du bien, alors je ne comprenais plus : si c’était si bien d'être en vacances, pourquoi ne l'être que quelques semaines par an ? Pourquoi ne pas voyager davantage ?

C’est ainsi que je le décidais fermement du haut de mes 10 ans : moi, je serai toujours en vacances !

Me voilà donc 7 ans plus tard dans une école de management spécialisée dans le tourisme et l’hôtellerie. Les premiers postes arrivent : Nouvelle Angleterre, Floride, bateaux de croisières… Je me spécialise dans l’événementiel et les ressources humaines. Je voyage, je parle des langues étrangères, je rencontre une foule de gens. Mon rêve de petite fille se réalise, je travaille dur mais je me sens toujours en vacances.

La Réflexologie, les massages...

 

Petit à petit, de voyages en déplacements, d’activités en hyperactivité, d’expérience à l’étranger en vie marginale, je ne sais plus. Je ne sais plus où se trouve ma maison, la stabilité, le calme, la vie « normale ». Si tant est que je l’ai su un jour… C’est la cassure. La vie « soleil, argent, paillettes et jeunesse » cesse pour laisser place à un gros point d’interrogation.

Alors j’apprends à m’occuper de moi, à ralentir, à me laisser aider, à mieux voir les autres, à pleurer, à créer, à me connaître. Thérapies, massages, philosophie, spiritualité… Je découvre un autre monde, à l’extérieur de moi et surtout à l’intérieur. Je vois aussi la souffrance et les difficultés qui m'entourent. Tout comme je ne comprenais pas, petite, pourquoi les gens ne partaient pas davantage en vacances, je ne comprends pas, à ce moment-là, pourquoi les gens ne s’occupent pas davantage d’eux même. Puisque c'est ainsi, je vais m'en charger moi ! Et si, au passage, je pouvais sauver le monde…

Je me forme : réflexologie plantaire et palmaire, massages, relaxation, chant, thérapies, je multiplie les lectures et les stages d’un nombre vertigineux d’approches. Je commence petit à petit à accompagner des amis puis des amis des amis, grâce, notamment, à la réflexologie. Rapidement, je réalise : bigre, je ne peux sauver personne ! C’est beaucoup trop fatigant et surtout ça ne marche pas. Ca y est, je crois que je suis prête à ouvrir mon cabinet ! Me voici donc installée à Bordeaux, je propose des séances de réflexologie et des massages. Je suis heureuse de faire ce que je fais.

Petit à petit, un réseau de praticiens et amis se crée (shiatsu, Qi Gong, massage Thaï, Ayurvéda etc…),  l’association « Mains du monde » voit le jour. Nous proposons des animations événementielles et travaillons pour la mairie de Bordeaux, des écoles, des entreprises. "Mains du monde" sera à l'origine de "trOc massages bordeaux" quelques années plus tard. Lien ici.

 

 

 

Les enfants...

 

 

 

 

Quand je ne travaille pas, je recommence à voyager dès que j’en ai la possibilité. C’est ainsi que je me rapproche de la Roumanie et que l’on crée, avec des amis éducateurs, psychologues, artistes, médecins, animateurs, une association pour soutenir des enfants orphelins. L’association s’appelle AXIOS (qui signifie « il est digne » en Grec). Nous leur organisons, entre autres, des camps de vacances. La rencontre avec ces enfants me bouleverse. Je me découvre une aptitude à « travailler » avec eux. De retour, je constate que nos enfants ont, eux aussi, besoin d’être accompagnés. Là encore, je lis, je me forme, je m’entoure, je m’informe et c’est ainsi que je propose le premier atelier « les zéni ». Travail sur le corps, travail sur les émotions, jeux qui aident les enfants à s’exprimer et à mieux se connaitre. Mon approche est créative, elle est difficilement modélisable parce que c’est cela qui m’intéresse : proposer des choses adaptées à la singularité de chaque enfant. Trouver l’outil qui va faire sens pour lui : ici un exercice de respiration pour l’apaiser, là la construction d’une « armure du super moi » pour amadouer ses peurs, ou là encore la lecture d’un conte pour comprendre que tout le monde a des émotions, comme lui. Bien entendu, mon travail est basé sur des connaissances de la psychologie de l’enfant, et de son fonctionnement corporel, anatomie et mouvement. Jongler entre les aspects universels et singuliers de chaque enfant me passionne. Voir à quel point ils s’approprient les outils proposés me réjouit.

 

En parallèle, je rencontre une psychologue spécialisée dans l’accompagnement des enfants, notamment des enfants surdoués. Nous échangeons autour de la complémentarité de nos approches et commençons à travailler en réseau. Même chose avec d’autres thérapeutes spécialisées dans l’accompagnement de personnes surdouées en général. Le sujet résonne fortement en moi, je plonge dedans et me documente beaucoup. C'est tout naturellement que je commence alors à recevoir de plus en plus de personnes (beaucoup d'adultes également) présentant ce profil souvent méconnu et mal jugé.

D’une manière un peu similaire, suite à ma rencontre avec la présidente d’une association pour enfants avec autisme, je commence à recevoir certains d’entre eux en séances individuelles et/ou en ateliers. Je présenterai le sujet de "l'accompagnement des personnes surdouées et des personnes avec autisme en Pédagogie perceptive" pour mon DU de somato-psychopédagogie (Pédagogie perceptive) .

 

La pédagogie perceptive...

 

Parallèlement à cela, ma pratique de réflexologue me plait toujours autant mais j’ai envie d’aller plus loin. Deux désirs grandissent en moi : celui de continuer à apprendre comment fonctionne l’être humain, l’anatomie, la psyché… et celui trouver un moyen d’accompagner les gens différemment. En effet, je constate que les personnes qui bénéficient de séances de réflexologie sont plus détendues, elles ont moins de douleurs mais plusieurs choses me manquent :

 

- elles ne peuvent pas être autonomes dans le sens où il est difficile, pour elles, de s’approprier et de faire durer le travail réalisé ensemble.

 

- un réel outil pour améliorer les choses en profondeur. Lors des séances de réflexologie, je constate que « l’effet thérapeutique » découle autant des échanges verbaux que du toucher technique. Souvent, je  perçois que la personne voudrait aller « plus loin », ou que moi-même, j’aurais envie de suggérer des pistes de réflexion. Ce «plus loin » serait un besoin d’enrichir quelque chose dans sa pensée, ses représentations, son rapport à elle-même, à son corps, une prise de conscience, pour aller mieux, et ce de manière durable et profonde. Il s’agirait de permettre d’explorer « d’autres possibles ». Travailler sur les potentialités. Cela, mon statut de réflexologue ne me le permet pas, ni techniquement ni éthiquement. Je cherche donc plus ou moins consciemment une approche qui permette que la personne accompagnée soit plus active, plus responsable, plus en lien avec son corps et l’ensemble de son être pour que cela ait des effets concrets dans sa vie de tous les jours.

 

- je comprends que ces dernières années de travail sur moi, de formation et d’expériences m’ont permis de trouver des réponses, des connaissances, de la joie, de la stabilité mais ce ne sont que les miennes ! Une bonne intention et un désir de transmettre ne suffisent pas à réellement aider la personne. Celle-ci, singulière, unique, a besoin de trouver ses propres réponses. Je peux avoir une connaissance technique qu’elle n’a pas, je peux avoir une connaissance de la nature humaine liée à mon expérience qu’elle n’a pas, je peux avoir une intuition qu’elle n’a pas mais en aucun cas je ne peux savoir mieux qu’elle ce qui va lui convenir et répondre à son besoin. Il y a donc là une articulation à trouver entre l’apport de mon savoir-faire et de mes connaissances et le fait de laisser ou créer un espace pour qu’émerge son besoin singulier. Besoin que, peut-être, elle-même ne connait pas encore et par conséquent moi encore moins !

 

Motivée par toutes ces réflexions et quêtes, je décide de reprendre des études. C’est la pédagogie perceptive qui va m’apporter ce que je cherchais et plus encore. La pluralité de ses outils (travail sur table, gymnastique sensorielle, méditation et entretien) me semble être en parfaite adéquation avec mes besoins profonds dans un premier temps, et ceux des personnes que j’apprends à accompagner. Si aujourd'hui (presque) tout le monde s'accorde pour dire que "le corps et l'esprit sont liés", que nous formons un tout indissociable, les praticiens en somato-psychopédagogie et autres approches psycho-corporelles, savant qu'en agissant sur le corps, on agit sur l'esprit et sur le reste. En d'autres termes, en donnant au corps des nouvelles possibilités (de mouvement, d'amplitude, d'orientation...) on donne des nouvelles possibilités pour sa vie ( de penser, de décision, d'émotion, de compréhension...).

La pédagogie perceptive propose une nouvelle façon de travailler : enfin une approche qui met la personne accompagnée et l’accompagnant sur « un même plan ». Ce n’est plus l’un qui sait et l’autre qui est prêt à se laisser « enseigner » quitte à ne plus être en lien avec son propre ressenti, son propre sens critique. Ici, les deux protagonistes travaillent en réciprocité, à partir d’un ressenti corporel. La personne accompagnée est sans cesse sollicitée pour être présente à elle-même, à ses perceptions, à ses pensées. Ce qu’il se passe en elle est toujours accueilli pour ce que c’est, ni plus, ni moins, sans jugement. Et c’est parce qu’elle est interpelée dans sa singularité et dans son corps qu’elle peut s’appuyer réellement sur ce qu’elle est en train de vivre. Le sens émerge de sa propre expérience et lui permet ainsi d’enrichir son rapport à elle-même, aux autres et à son environnement.

Dans ce même élan, nous créons, avec une collègue somato-psychopédagogue, une méthode de méditation en mouvement, pour déployer ces outils en milieu scolaire. « Silence on bouge ! » voit le jour et connait aujourd'hui ses premiers succès bien au delà de l'école ! Pour en savoir plus, c'est ici !

 

Il y aurait tant à écrire… mais il y en a encore plus à expérimenter…

 

Dans l’attente de la joie de vous rencontrer donc !

 

Julie Lassalle

 

 

 

 

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